Quand on étudie le japonais, on nous pose parfois la question du niveau. Répondre simplement à cette interrogation n’est pas toujours facile. Il existe donc des tests officiels de niveau de langue pour se positionner sur une échelle allant de débutant à expert.
1/ Contexte général
A l’international, les deux normes les plus connues sont : celle du JLPT historique (Test de performances en japonais) qui adopte un référentiel propriétaire N ; le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence Linguistique) standard ouvert.
Lancé en 1984 et organisé par la Fondation du Japon, le JLPT est le plus grand test de langue japonaise au monde. Par exemple, plus de 600 000 personnes ont passé ce test en 2011. Cet examen sur table est un QCM collectif et évalue la connaissance générale de la langue ainsi que la compréhension écrite et audio. Le positionnement s’effectue sur une échelle allant de N5 (débutant) à N1 (expert).
Élaboré en 2001 par le Conseil de l’Europe, le CECRL est le standard qui définit des niveaux de maîtrise d’une langue étrangère en fonction de son savoir-faire en production et compréhension à l’écrit comme à l’oral. Le positionnement s’effectue sur une échelle à 6 niveaux : A1 (débutant) à C2 (expert avancé).
Pour faciliter l’enseignement et l’apprentissage du japonais, la Fondation du Japon a élaboré en 2010 le standard d’enseignement du japonais (ci-après nommé JFS). Le JFS est basé sur le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) et permet d’évaluer les compétences en japonais sur une échelle commune avec d’autres langues.
Le JFS et le JLPT ont été créés dans des circonstances différentes et ne sont pas liés entre eux. En effet, le JLPT est un test à grande échelle qui évalue simultanément les trois compétences de connaissance de la langue (écriture, vocabulaire et grammaire), de compréhension écrite et orale par le biais d’un test écrit à choix multiples sur table. Le JFS est une norme basée sur la performance de trois compétences : production (expression orale et écrite), compréhension (écoute et lecture) et interaction (expression orale et écrite).
Le JFS et le JLPT évaluent donc des aspects différents de la maîtrise de la langue japonaise et ne se substituent pas l’un à l’autre.
2/ Une équivalence entre les normes à l’étude
Dans la communauté des enseignants de japonais, une forte demande existe pour que les apprenants ayant validés un niveau au JLPT comprennent à quel niveau de performance ils se situent sur le JFS (et vice versa). En effet, en Europe, le CECRL (JFS) est mieux compris par les recruteurs et institutions que le JLPT et inversement au Japon.
A ce titre, en 2025, la Fondation du Japon envisage d’éditer les certifications du JLPT en mentionnant le niveau JFS (CECRL) en complément du standard historique N. Par conséquent, une équipe de recherche conjointe a été mise en place par les trois centres suivants : le centre international du japonais de la Fondation du Japon, le centre international du Kansai et le centre d’évaluation du japonais.
Cette équipe a pour objectif de mener une étude pilote relative à l’évaluation des performances basées sur le JFS et le JLPT. En 2023, cette étude a été menée sur des candidats pour explorer les relations entre le JFS et le JLPT. Les chercheurs ont évalué les performances basées sur le JFS et sur le JLPT et ont recoupé les résultats.
Les lecteurs souhaitant connaître le détail de l’étude peuvent lire la traduction française du rapport final, ou la version japonaise en cliquant sur les boutons ci-dessous.
3/ Résultats de l’étude
Parmi les quatre candidats ayant réussi le N1, trois ont été évalués B2. Bien que les grilles d’évaluation utilisées dans l’enquête 1 n’allaient que jusqu’au niveau B2, les échanges entre les évaluateurs ont suggéré que trois d’entre eux pourraient se situer au niveau C1. Le candidat restant a été évalué B1. Globalement, les résultats suggèrent que les candidats ayant réussi le JLPT N1 ont de fortes chances d’être évalués B2 ou plus selon le JFS.
Pour les candidats ayant réussi le N2, la majorité des évaluations étaient B1, mais des évaluations B2 ont également été attribuées. Parmi les candidats ayant réussi le N3, les évaluations B1 étaient les plus fréquentes, mais des évaluations A2 ont également été observées. Les candidats ayant réussi le JLPT N2 sont donc susceptibles d’être évalués B1 ou B2 selon le JFS, tandis que les candidats ayant réussi le JLPT N3 sont susceptibles d’être évalués A2 ou B1.
L’étude montre qu’il n’y a pas de corrélation claire entre les niveaux du JLPT N4-N5 et les niveaux A1 et A2 du JFS. Ces résultats contrastés peuvent s’expliquer par la large plage de compétences représentée par le niveau A2 du JFS. Parmi les candidats évalués A2, certains peuvent avoir des lacunes en matière de connaissances linguistiques ou de compétences de compréhension mesurées par le JLPT, expliquant ainsi leur échec au N4 ou N5.
Évaluation globale du JFS et des réussites/échecs au JLPT
Pastille verte : réussite au JLPT | Pastille rouge : échec au JLPT
À l’avenir, l’équipe de chercheurs espère éclaircir davantage les corrélations entre les performances des candidats au JFS (CECRL) et au JLPT en accumulant des données et en menant des recherches dans de nombreux contextes au Japon et à l’étranger.
Intéressé(e) par la certification de ton niveau en japonais ?
Lire l’article suivant :
» Comment certifier son niveau en japonais ? «
Pascal