Mot introductif
L’Histoire japonaise est complexe et reste souvent opaque. Vous trouverez ici un article qui résume simplement les points clés à retenir. Un article indipensable pour les personnes voulant avoir des repères historiques clairs sur le Japon.
En complément, la majorité des paragraphes conduisent vers une vidéo historique présentée gracieusement par la NHK School, chaine publique japonaise éducative en ligne pour les écoliers et collégiens japonais.
Les commentaires de ces vidéos sont disponibles en français dans les cadres rouges de l’article. Pour les personnes voulant travailler ces petits textes en japonais (à droite des vidéos), vous pouvez également télécharger le PDF du vocabulaire.
Bon voyage à travers le temps au Japon, pays riche d’histoire et de culture !
SOMMAIRE
1/ Période Jōmon (de 14 000 à 400 ans avant JC)
2/ Période Yayoi (de 400 ans avant JC à 250 ans après JC)
3/ La période Yamato (250 – 710)
4/ La période Nara (710 – 794)
5/ La période Heian (794 – 1 185)
6/ Les Périodes Kamakura (1185 – 1 333)
7/ Muromachi (1336 – 1573)
8/ Périodes Sengoku (1467-1573) et Azuchi-Momoyama (1573-1600)
9/ Période d’Edo
10/ La période Meiji et la modernisation du Japon
11/ Le Japon d’après guerre
L’Histoire du Japon débute à la période paléolithique Kyûsekki (40 000 ans avant JC), une époque où la présence humaine au Japon est attestée. Les chasseurs-cueilleurs de cette période ont en effet laissé des traces de leurs présences sous forme d’outils en pierre.
1/ Période Jōmon (de 14 000 à 400 ans avant JC)
Le terme Jōmon, qui signifie corde, fait référence à l’utilisation de cordes pour fabriquer la poterie. Les gens vivaient dans de grandes maisons en communauté et pratiquaient l’agriculture et l’élevage. Les fouilles archéologiques de Sannai Maruyama, dans le département d’Aomori, ont révélé des vestiges de villages âgés d’environ 4 000 à 5 500 ans. Les poteries et autres objets découverts sur ce site suggèrent un mode de vie paisible et organisé.
Les ruines de Sannai-Maruyama vues du ciel, les bâtiments de cette époque et les châtaignes déterrées : autant d’éléments qui suscitent l’intérêt pour la vie des gens de cette période.
Les ruines de Sannai-Maruyama sont situées dans le département d’Aomori, habité par des habitants de l’ère Jomon. Les vestiges couvrent une superficie de 38 hectares. La colonie de Sannai-Maruyama a été établie il y a environ 5 500 ans. On pense que plus de 200 personnes y vivaient à l’époque. Au centre du village se trouvait un bâtiment soutenu par des piliers en châtaignier d’un mètre de diamètre. On pense qu’il s’agissait d’une tour de guet ou d’un temple. A côté, il y avait un grand bâtiment avec un toit. Il mesurait 32 mètres de long. À l’intérieur, il était soutenu par d’épais piliers et des poutres. Les châtaignes étaient une source importante de nourriture pour les habitants de Sannai-Maruyama. Des recherches sur les châtaignes trouvées ici dans les temps anciens ont montré que les habitants de Sannai-Maruyama ne se contentaient pas de ramasser des châtaignes sur des châtaigniers sauvages, mais qu’ils les cultivaient également. On pense que le village de Sannai-Maruyama a prospéré pendant environ 1 500 ans.
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2/ Période Yayoi (de 400 ans avant JC à 250 ans après JC)
La période Yayoi marque un tournant avec l’introduction de la culture du riz en provenance du continent. Cela a entraîné une sédentarisation de la population et l’émergence de petits États. Le site de Yoshinogari dans le département de Saga, est un exemple bien connu de ces villages de la période Yayoi.
Les vestiges urbains de la période Yayoi donnent un aperçu des conditions sociales de l’époque. On constate l’émergence de hiérarchies dans la société et de conflits entre les pays.
Les ruines de Yoshinogari sont situées dans la préfecture de Saga. Il s’agit de l’un des plus grands sites de peuplement de la période Yayoi au Japon. L’une de ses principales caractéristiques est la douve qui l’entoure, une douve de 2 à 3 mètres de profondeur. Elle est construite autour du site. On pense également qu’il y avait une clôture formée de planches, ce qui suggère que le site était fortement fortifié pour empêcher les ennemis d’y pénétrer. Les vestiges d’une tour de guet ont également été découverts. Des ossements humains avec des pointes de flèches en fer encore à l’intérieur du corps et des ossements humains sans tête ont été exhumés du site. Les gens portaient donc des armes et se battaient pendant la période Yayoi. On pense que le roi ou le chef vivait au centre de la colonie, tandis que les autres habitants vivaient dans les environs. La colonie était unie comme un petit pays.
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3/ La période Yamato (250 – 710)
La période Yamato (250-710) marque une étape fondamentale dans l’histoire du Japon. C’est durant cette période qu’un État centralisé se forme autour de la province de Yamato (région de Nara), posant les bases du Japon moderne.
L’un des événements les plus marquants de cette époque est l’introduction de l’écriture, empruntée à la Chine, vers le VIe siècle. Cette innovation révolutionnaire a permis le développement d’une administration plus efficace, la diffusion de nouvelles idées et la naissance d’une littérature nationale.
Parallèlement, le bouddhisme s’est implanté au Japon, influençant profondément la culture et la société. Les grands tumulus funéraires, appelés kofun, témoignent de la puissance des souverains de l’époque et de l’importance accordée aux rites funéraires.
Origine et rôle des temples bouddhistes au Japon. (article complémentaire)
4/ La période Nara (710 – 794)
En 710, la période Nara commença avec l’établissement de la capitale à Nara (Heijō-kyō), marquant ainsi l’émergence d’un système politique centralisé autour de l’empereur. À cette époque, la loi autorisait les gens à posséder des terres privées (jusqu’alors, toutes les terres appartenaient à l’État). Plus tard, en 794, l’empereur Kanmu déplaça la capitale à Kyoto et créa Heian-kyo, qui est devenu la période Heian.
Le style de vie flamboyant de la capitale était soutenu par la population locale et les paysans locaux souffraient de lourdes taxes.
Les impôts permettaient de financer le pays. Les gens payaient des taxes sur le riz provenant des terres qui leur étaient allouées par l’État aux bureaux du gouvernement local et livraient des spécialités locales à la capitale. Les spécialités locales étaient acheminées vers la capitale. Il y avait aussi la charge de devenir soldat et de travailler à la construction de la capitale et des temples. Les impôts étaient un fardeau pour le peuple. Le poète Yamakami Imura a laissé un poème décrivant les sentiments des paysans. Je suis un paysan comme les autres, mais je vis dans une maison minable avec des vêtements en lambeaux. Il y a de la paille sur le sol, et ma famille ne fait que se lamenter. Il n’y a pas de feu dans la cuisine et les toiles d’araignées poussent. Les fonctionnaires du gouvernement viennent avec des fouets à la main et essaient de les effrayer pour qu’ils paient des impôts, même s’ils vivent dans une telle misère. Cela montre à quel point la vie était dure pour les gens de l’époque.
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5/ La période Heian (794 – 1 185)
En 794, la capitale fut déplacée à Kyoto (Heian-kyō), inaugurant ainsi la période Heian. Durant cette époque, la cour impériale et la noblesse détenaient le pouvoir politique et économique.
Au milieu de la période Heian, le mécontentement suscité par la lourdeur de la collecte des impôts a entraîné des rébellions dans de nombreuses régions du pays, et des guerriers sont nés parmi les paysans qui ont pris les armes. Les groupes de guerriers deviennent progressivement plus puissants, les clans Genji (Minamoto) et Heishi (Taira) étant les plus puissants. Pendant un certain temps, le clan Taira a détenu le pouvoir mais les deux clans se sont ensuite affrontés dans de nombreuses batailles.
Présentation de la naissance des guerriers et leur accession au pouvoir
Parmi les gens qui défrichaient la terre et vivaient de l’agriculture et d’autres activités, il y avait ceux qui s’adonnaient aux arts martiaux pour protéger leurs territoires. Ces personnes étaient appelées « samouraïs ». À cette époque, la politique est dominée par l’empereur et la noblesse. Le statut des samouraïs était bas et ils étaient employés comme des gardes du corps pratiques. En cas de conflit, la noblesse comptait sur la force des guerriers. Les guerriers finirent par accroître leur puissance militaire et devinrent supérieurs à la noblesse.
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6/ Les Périodes Kamakura (1185 – 1 333)
En 1185, les Minamoto triomphèrent des Taira à la bataille de Dannoura, mettant ainsi fin au pouvoir de ce dernier clan. En 1192, Minamoto Yoritomo fut nommé shogun par la cour impériale et établit un shogunat à Kamakura, marquant le début de l’ère des samouraïs. Durant cette période, le Japon fut attaqué à deux reprises par les Mongols de Kubilai Khan, en 1274 et 1281.
Le Shogunat est désormais responsable de la perception du tribut, des affaires policières et militaires, qui étaient auparavant menées par la cour.
En 1192, Yoritomo est nommé par la cour impériale au poste de « Seiin Taishogun », le poste le plus élevé pour unifier les guerriers. Auparavant, Yoritomo était basé à Kamakura pour ses activités politiques. Yoritomo nomme des « gardiens », qui jouent un rôle militaire et policier, et des « jitō », qui gèrent les terres et perçoivent un tribut annuel, dans tout le pays. Les terres qui étaient auparavant contrôlées principalement par les aristocrates ont été mises à la disposition des guerriers. Un certain nombre de mécanismes de gestion s’articulent désormais autour des guerriers. Ce gouvernement initié par Yoritomo est connu sous le nom de Shogunat de Kamakura.
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7/ Muromachi (1336 – 1573)
En 1338, Ashikaga Takauji devint shogun et établit un nouveau shogunat à Kyoto, marquant ainsi le début de la période Muromachi. Cette période fut marquée par l’émergence de nombreuses formes d’art, telles que le Nô, le Kyōgen (théâtre comique), la cérémonie du thé et l’ikebana, qui perdurent encore aujourd’hui. C’est également une période de grands échanges commerciaux avec l’Europe, appelés commerce nanban. Ces échanges furent rendus possibles par l’arrivée des Portugais en 1543, qui introduisirent les arquebuses au Japon, ainsi que par l’arrivée de François Xavier en 1549, qui commença à évangéliser le pays.
Les apports du commerce Nanban au Japon
Aux 15e et 16e siècles, les Européens se sont activement développés en Asie pour faire du commerce. Ces navires étaient appelés « Namban Sen » (les navires des barbares du sud). Des Portugais et des Espagnols d’Europe sont également venus au Japon. Ils étaient appelés « Nanban-jin ». Ces marchands vendaient de la soie brute, des tissus de soie et des armes à feu, et achetaient de l’argent, des laques et des produits de la mer au Japon. Ces navires Nanban visitaient fréquemment les ports de Nagasaki et de Sakai. Ce commerce avec l’Europe est appelé « commerce Nanban ».
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8/ Périodes Sengoku (1467-1573) et Azuchi-Momoyama (1573-1600)
La fin de la période Muromachi fut marquée par des guerres incessantes entre différents seigneurs de guerre, une période connue sous le nom de période Sengoku. En 1573, Oda Nobunaga détruisit le shogunat Muromachi et, par la suite, Toyotomi Hideyoshi, l’un de ses généraux, unifia le Japon en 1590. Cette période est appelée Azuchi-Momoyama, en référence aux noms des régions des châteaux construits par Nobunaga et Hideyoshi.
Éclairage sur la période des guerres intérieures et des seigneurs de la guerre
La guerre d’Onin s’est déroulée à Kyoto pendant 11 ans à partir de 1467. Ce conflit a entraîné le déclin du pouvoir du shogunat de Muromachi, qui a pris fin en 1477 et a plongé le pays dans la période Sengoku, au cours de laquelle des « seigneurs féodaux en guerre » se sont disputé des territoires dans diverses régions du Japon. Hojo dans la région du Kanto. Asakura dans la région de Hokuriku. Chosokabe dans la région de Shikoku. Shimazu dans la région de Kyushu. Divers seigneurs féodaux en guerre apparaissent dans différentes parties du pays. Parmi eux se trouvent non seulement ceux qui, à l’origine, détenaient leurs propres territoires en tant que seigneurs féodaux, mais aussi ceux qui, de simples serviteurs, sont devenus des seigneurs. Môri, qui devint le plus grand seigneur de guerre de la région de Chugoku, en est un exemple typique. Les seigneurs féodaux des différentes régions se sont disputé les territoires pendant plus de 100 ans.
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9/ Période d’Edo (1603-1868)
À la mort d’Hideyoshi, en 1600, après la bataille sanglante de Sekigahara, Tokugawa Ieyasu prit le pouvoir et établit son shogunat à Edo (actuellement Tokyo). La période Edo, gouvernée par le clan Tokugawa, fut une période de paix pendant environ 260 ans jusqu’au 15e shogun, Yoshinobu. Le système politique de l’époque était basé sur un régime féodal. Le shogunat attribuait des terres à différents daimyos (seigneurs féodaux). La politique de cette période est connue sous le nom de système bakuhan. Chaque clan était dirigé par un seigneur féodal à qui le shogun avait donné un fief. Le shogunat réglementait strictement ces seigneurs par des lois connues sous le nom Bukeshohatto (lois des samouraï).
L’une des décisions les plus marquantes de la période d’Edo fut l’instauration du sakoku, une politique d’isolement national. Le shogunat interdit aux Japonais de sortir du pays ou de revenir au pays, aux étrangers de venir au Japon et interdisait le christianisme. Cette politique, mise en place en 1639, fut motivée par la volonté de contrôler le commerce et les idées étrangères, et de préserver la stabilité intérieure du pays. Cependant, des échanges limités continuèrent avec la Chine et les Pays-Bas.
La raison de la décision du shogunat d’instaurer le sakoku (fermeture du pays)
Ayant réussi à soumettre les seigneurs féodaux, Iemitsu (le troisième shogun de la dynastie Tokugawa) doit faire face à une crise majeure : la rébellion de Shimabara en 1637. Les paysans, qui souffraient à l’époque de la répression du christianisme et de la lourdeur des impôts, se sont révoltés sous la direction d’Amakusa Shiro Tokisada. Le shogunat a finalement réprimé la rébellion en envoyant 120 000 soldats dans la région. Iemitsu, conscient et effrayé par la solidarité des paysans, renforce encore la répression contre le christianisme. Le Shogunat monopolise les bénéfices du commerce de Nagasaki avec les seuls Hollandais et Chinois, moins enclins à propager le christianisme. Interdiction du christianisme. Monopole du commerce. Interdiction des échanges avec l’étranger. Cette série de mesures visant à fermer le pays au monde extérieur est appelée « isolement » (sakoku).
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10/ La période Meiji et la modernisation du Japon (1868-1912)
Vers 1853, le commodore américain Perry accosta au Japon pour demander du pays au commerce. Ce fut un tournant majeur dans l’histoire du pays, qui avait pratiqué une politique d’isolement pendant plus de deux siècles.
Les rivalités intestines entre les fiefs pro empereur et les fiefs pro shogun, marqua la fin du shogunat des Tokugawa. En 1868, la restauration de l’empereur Meiji marqua le début d’une nouvelle ère. Les nouveaux dirigeants, déterminés à moderniser le pays, mirent en place de nombreuses réformes. Ils adoptèrent un système politique inspiré de l’Occident, développèrent l’industrie, modernisèrent l’armée et envoyèrent de nombreux étudiants à l’étranger pour acquérir de nouvelles connaissances.
La modernisation du Japon fut rapide et profonde. Le pays se transforma en une puissance industrielle et militaire, capable de rivaliser avec les nations occidentales. La guerre sino-japonaise (nisshin sensô) de 1894-1895 et la guerre russo-japonaise (nichiro sensô) de 1904-1905 démontrèrent la puissance nouvelle du Japon sur la scène internationale.
11/ Le Japon d’après guerre (1946 – présent)
Cependant, la Seconde Guerre mondiale mit fin à la période impériale du Japon. Le Japon, vaincu et occupé, dut accepter une nouvelle Constitution pacifiste. Aujourd’hui, le Japon est une puissance économique majeure. Il est à la pointe de la technologie, notamment dans les domaines de l’électronique et de l’automobile. Les Japonais jouissent d’un niveau de vie élevé et d’une société très développée.